Mardi 4 janvier 2011 à 10:43

No man’s land – 15h23 – lundi 27 decembre 2010

Troisième heure de bus, après 15h de train, 3h d’avion et 3h de TGV en France.
Je réalise l’absurdité et le surréalisme du truc. A 14h, alors qu’on monte vers le Nord à bord d’un bus conduit par un papy killer, il fait déjà nuit. La nuit polaire doit être un mythe. Là, c’est de la nuit. Point. Aucune visibilité, la nuit noire quoi. 14h …
Une pensée tourne et retourne dans mon esprit : « quelle idée de conne j’ai encore eu ».

*Flashback / Juillet 2010 – repas de famille*

« Mon père – Un jour faudra que j’aille au nord du cercle polaire.
Marèv’ – Bah on a cas tous y aller. Chiche ! »

Retour au bus – 15h30

On fonce à 90 km/h sur une route qui serait impraticable en France. Il est 15h30 et on ne distingue pas la cime des arbres. En fait, on ne distingue rien du tout. J’aime à penser que je trouverais le paysage magnifique si je pouvais le voir. C’est surréaliste !
15h33 – Mon cerveau n’a pas l’habitude qu’il fasse nuit à cette heure là. Il me dit d’aller me coucher. Je lutte. Je lutte en écoutant du SkaP pour me tenir eveillée mais aussi pour ne pas penser aux -20° qu’il fait dehors.
« Toujours plus au Nord Cap’taine » ! Nom de Dieu ! Il doit bien arriver un moment où le Nord devient un endroit et non plus une orientation, non ? Rassurez-moi.

Vandrarhem Kiruna – 21h

Bon ok, ça a son charme. Il fait froid mais pas trop, enfin pas trop quand on a quatre couches de vêtements spéciaux. Enfin assez froid pour que je puisse perdre mes doigts même ave une couche de gants en 10 minutes dehors pour cause de photos. D’où la phrase qui me paraitrait absurde si je ne l’avais pas vécu : « Je sens mon sang ». Sensation très étrange quand je le sang revient au bout des doigts complètements bleus.

Abisko – 22h01 – Mercredi 29 decembre 2010

Hier longue journée. Skidoo de 10h à 18h, donc avec la nuit noire. Température exterieure comprise entre -25° et -33°. C’est là qu’on se rend compte ce qu’est le froid. Bien sur les arbres sont gelés, les lacs aussi, la neige est présente depuis des mois sans jamais fondre, et il y a même un hotel de glace près de Kiruna. Bien sur les moteurs des skidoo gèlent, les visières de casques se couvrent de givre, les doigts gêlent et le nez aussi. On fabrique du givre sur les cagoules qui sont sensées nous proteger du froid. Et quand on tombe en panne de skidoo en plein milieu de nulle part, dans la nuit noire, avec -30°, on n’en mène pas large. Ah oui, et l’appareil photo gèle à cette température là, c’est évident. Donc les souvenirs de l’aurore boréale qui retombe en drapés sur le lac gêlé de Kiruna resteront intimement ancrés en moi. Indescriptible.

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A completer

Samedi 27 novembre 2010 à 15:54

Fin Novembre: Je sors de chez moi pour aller prendre le tram. Ils ont déjà installé les maisons en bois du marché de Noel de Carnot, le tout recouvert de neige artificielle en coton. Comme chaque année, ça a le don de m'énerver. Repli antisocial primaire :" j'aime pas Noël". Le faux Père Noël , l'idée d'aller me perdre dans la grande maison d'Albi qui fait flipper, l'hypocrisie, le faire-semblant ... Et pendant que je ressasse ces idées je m'extasie sur ces atroces luminions en forme de nounours, avec leur bouche tellement grande qu'ils pourraient tous nous bouffer en une demi-seconde. Plus rentables que la bombe à hydrogène.

Fin Novembre (mais deux jours après) : Rien. Aucun signe annonciateur, aucun bruit. C�est peut-�tre �a le signe. Je descends dans la cuisine. Toujours aucun bruit, mais une luminosit� accrue. De la neige, partout, qui tombe en flocons �normes. Je suis entrain d�admirer la premi�re neige, la plus belle de la saison. Je ne me souvenais pas que mon champ puisse avoir autant de charme, ni que les arbres de la for�t au dessus de chez moi puissent �tre aussi majestueux. Une temp�te de neige dehors. Les flocons s��crasent sur les pav�s, mais ne fondent pas. Ils s��parpillent, et se recouvrent, et je reste l�, connement, � les regarder �clater au sol. Le feu dans la chemin�e, le chat qui dort sur le fauteuil � c�t�. Je prends mon th� � c�t� du feu et m�amuse de ce superbe clich�. Dehors le monde est excit�, le peuple piaille, la m�t�o, la neige, le ski, la luge � les gens ne parlent plus que �a. Premi�re conduite sur neige, c�est juste l��clat��! Je me surprends � hurler des ��Youhou�� qui me sortent droit du c�ur. La musique � la radio, le chauffage � fond, les flocons me foncent dessus, j�ai toujours ador� �a. Tout �a se calme petit � petit, je ne me surprends plus � admirer la vall�e. Le relief est mis en valeur par le contraste entre la for�t qui se noircit par opposition � la neige, �clatante. Plus tard dans l�apr�s-midi, spectacle grandiose, digne d�un tableau de maitre. Des rayons de soleil parviennent � passer les nuages qui pars�ment le ciel. La Dent de Crolles est emprisonn�e par un effet de foehn. Les couleurs du ciel et des nuages sont ind�finissables, entre le rose, le gris, et le bleu, comme des couleurs subtilement dilu�es entre elles ... �a me fait penser aux ciels d�Aquasixio. Seules les cr�tes de la Chartreuse sont mises en valeur par le soleil du cr�puscule. C�est sublime. Je me rends compte de la chance que j�ai d�habiter ici. Et j�aimerais tellement revoir tout �a la semaine prochaine, pour pouvoir le partager avec tous ceux qui comptent pour moi. L'hiver en ville est tellement d�primant ..�

Jeudi 11 novembre 2010 à 18:38

[Jimmy eat world - Drugs or Me]

J'aime le principe de l'apocalypse. Si seulement une preuve concrète pouvait nous faire penser que l'on mourra tous ensemble, sans personne pour nous pleurer, sans laisser personne seul, alors on changerait radicalement de style de vie. Un carpe Diem qui se déploierait sur deux ans, un mois et dix jours.

***

Je me suis leurrée en beauté. J'ai trop bu et trop peu pensé, croyant pouvoir échapper à ma névrose. Mais ce n'est pas moi. Je suis plutôt du genre à être excitée par la possibilité qu'offrent des bouquins comme Le meilleur des mondes, Les animaux dénaturés, ou encore Le journal d'une schizophrène. Excitée à l'idée d'aller voir un opéra. Avoir des rêves surréalistes comme partir dans le Grand Nord, ou esperer pouvoir passer des vacances d'été en stage sur l'île de la Réunion. Je n'ai jamais été aussi épanouie dans des études, en adoration devant un prof qui promulgue plus qu'une pensée de théorie psychologique, mais une manière de voir le monde et d'apprendre à se connaitre.
J'ai aussi cru pouvoir vivre sans personne. J'oscille toujours entre le beau principe "Fuire avant d'être fuit" et penser que le monde est bien triste si on a personne avec qui le partager. Le principe de survie qui doit se heurter au principe de plaisir, j'imagine. Je n'arrive pas encore à dépasser ça.
Et la raison qui se heurte aux abymes profondes des sentiments. Il me manque. Je n'arrive pas à dépasser ça non plus...

Dimanche 17 octobre 2010 à 14:43

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Les ballades par beau temps, c'est complétement dépassé. Ce matin, on a regardé nos belles montagnes, et on a dit en montrant la Chartreuse : "on va dans cette merde, là haut". L'automne dans la plaine et l'hiver en montagne. ça a l'air joli sur la photo (enfin j'espère), et pourtant on s'est tapé le brouillard, la pluie, la neige et le vent. On a pas eu droit à l'éternel silence des montagnes .. On entendait la neige tomber. Et croyez moi, ça fait du bruit. Pas de silence, pas de beau temps agréable, pas de soleil. Mais de la solitude, et mon dieu ça fait du bien. En ce moment j'ai juste envie d'envoyer bouler tout le monde. Les relations humaines sont vraiment compliquées et imprévisibles. Tout ça me rend folle.
Des fois, c'est peut-être plus reposant d'être seul dans son brouillard ..

Dimanche 1er mars 2009 à 21:21


Au final, vivre avec un couple, c’est contraignant.

Vous êtes  là quand ça va pas bien entre eux, quand ils s’enguelent. Vous souhaitez que ça s’arrange. Mais vous êtes aussi là quand tout va bien entre eux, quand ils rigolent sous la douche, pendant que vous êtes seule devant votre ordi. Vous êtes là pour eux, quand ils se confient chacun de leur côté.


 

Vous êtes là, oui. Vous êtes toujours là quand eux sont là aussi. Et des fois, quand eux sont là, vous êtes las , juste las.

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